mardi 2 octobre 2012

Reprise d'activités



 
 
 
Lundi 02 octobre 2012. Il fait un temps superbe. Cela fait un bon moment (au moins 2 mois) que je n'ai plus tâter du rocher. C'est donc le moment d'aller faire un tour à Yvoir sur le site du Paradou.
D'autant plus que la "saison" est finie et que nous allons pouvoir (enfin) grimper tranquille, hors des beuglements et vociférations en tous genres.
Encore mieux quand il fera -5° avec un beau ciel bleu. Vivement en Janvier... et Février pour les hivernales en haute montagne.
 
L'ami Marc devait m'y rejoindre, mais sa capricieuse voiture à refuser, obstinément, de quitter son garage. Ce fut en solo que j'évoluais sur la dalle supérieure. Bien gentiment, rien que 6 voies en 5 pour se remettre en jambe.
 
Fait navrant; il est bien triste de constater que dans ces voies, la magnésie (fléau des falaises) à vu le jour.
Alors avis à ceux qui... Si vous avez besoins de magnésie dans ce type de voies c'est que vous vous êtes trompés d'activité et devriez faire autre chose, ou alors, vous êtes un gymnaste inconditionnel des salles d'escalade et vous ne devez surtout jamais les quitter et vous aventurer en dehors. Laissez cela pour ceux qui ont encore du respect pour le rocher. On y grimpe depuis des décennies et sans magnésie.
 
"C'était mon petit paragraphe coup de gueule."

 


Ah ?  C'est nouveau ça, on ne savait pas....!


 

 
 
 


Du coup, j'ai mis mon plus beau casque en cuir (non bouilli!)
 
 
 

Un joli ressaut légèrement déversant...
 
Qui se négociera facilement
 
 
Depuis un relais, vue sur la Meuse en "chômage" et les travaux réalisés




 
 

Un vieux piton "maison" (une cornière)
 
 

Agrandir pour voir un peu plus...
 Ce vieux piton est le premier d'une ancienne voie qui n' a pas été ré équipée. Pour les amateurs d'engagement, c'est idéal. Il se trouve à ± 14m du sol après le passage clef de la voie qui est un 5. Démarer à gauche du bouquet de souche et puis tout droit jusqu'à la cornière. Ensuite, et comme on dit dans mon Valais, "c'est vous qui voyez..."

Au total elle fait un développement de ± 40m. Petite, mais très jolie, j' y ai pris beaucoup de plaisir.











Alain Genicq

Mont Dolent


But au Dolent...

Mont Dolent - 3820m
 
 
Le premier objectif de cette dernière semaine du mois d'août 2012 est le mont Dolent par l'arête Gallet pour Mathieu et Alain.
Une belle course, pas vraiment difficile avec une cotation d'ensemble AD. Juste ce qu'il faut pour se mettre en jambes pour la suite. Mais malheureusement la météo en a décidé autrement. La période de canicule qui a précédé notre arrivée à tout fichu par terre.

 


Agrandissez la photo pour voir les détails
 

 Pour monter au bivouac du dolent (2667m) il faut contourner la Maye par les pentes raides de Sur la Lys.
Ce qui fait un dénivelé positif de 1200m pour une distance de 2km depuis le parking de La Fouly.


Le début de la montée -avec les instructions du C.A.S.

 


Et c'est parti pour 3hr30 de montée. Comme d'habitude, nous sommes chargés comme des mules avec pas loin de 16 kg par sac.






Sommet du passage des échelles

 
 
 





Arrivé au sommet des échelles la pente se redresse...un peu et gardera cette inclinaison minimum pour les derniers 1000m de dénivelé.







Dans la pente sous la Maye



 

Regard sur le village de La Fouly - Au bout du trait gris, le parking
 
Moment de grande solitude toujours autant apprécié
 
Avec un regard sur le Val Ferret.....
 
Et le Grand Combin




C'est pas tout d'admirer le paysage, mais il faut encore monter car on est loin d'être arrivé. Il y a seulement 1hr15 que nous montons....

 

Après quelques temps, nous découvrons enfin le pied du glacier sous les nuages
 
L'ancien (et pas l'Ankou!)



Commence aussi à faire plus froid- Derrière dans le nuage, le sommet!
 
Ah! Le bivouac - Est-il occupé?
 

Petit souvenir devant la porte de l'hôtel. Altitude: sur topo et cartes -2667m.
 



 Nous seront les seuls occupants du lieu. Tout ça rien que pour nous. Le plaisir est encore plus grand que si cela avait été une suite dans un 5 étoiles aux Caraïbes.

Vue sur l'intérieur de l'hôtel
 
Vue depuis l'intérieur
 
Tout confort...
 
Le pied du glacier....
 
.... où il faut aller chercher l'eau!

Avant de préparer le souper, une petite reconnaissance sur le glacier s'impose. Avec la canicule de ces derniers jours, il est complètement ouvert, plus de neige et les crevasses sont béantes. Mieux vaut un petit repérage de jour.

Dans le cercle rouge, le bivouac
 
Cette nuit, nous grimperons par cette barre de glace.
Hé, Mathieu, tu as repéré? C'est entre la 6ième et la 7ième crevasses depuis la rimaye.
 
C'est en fait le seul endroit où "ça passe" les autres arrivent, soit sous la barre de séracs, soit sur une énorme crevasse de rupture de pente qui est  perpendiculaire au glacier.
 


Reste à re-préparer le matériel. Lever prévu à 02hr.
 
 
Coucher du soleil sur le Mont Vélan et brume sur le Val Ferret

 
 
Fait quand même pas très chaud. Il y a du givre sur le bonnet
(Et pas " le bonnet du givré", nuance!)
 
 
Si on aime la montagne, c'est parce que l'on aime les belles choses. Et si l'on aime les belles, on aime les bonnes aussi. Nous étions bien chargés? Oui, il y avait de quoi faire un BBQ et se "taper" 900gr de Caprice des Dieux" passé au BBQ. Ajouter à cela un bon pain complet suisse et 2 saucissons bien secs. Faut des forces pour le lendemain...hahahaha!!!!
 

 

"Caprice" aux chandelles entre père et fils



 03hr nous sommes à pied d'oeuvre sur le glacier.
Nous allons escalader le premier ressaut.

 
 
 

Ici, il vaut mieux mettre une broche, car une glissade nous enverrait directement dans les crevasses que nous avons contournées après le deuxième ressaut.

 

Dans le 3ième ressaut
 
 

Le jour se lève déjà...
 
... et très rapidement
 
Séracs
 
Retour...
 
En attendant l'année prochaine...
Les causes
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1. le bivouac.
 
2. Pente raide de neige sous le point 3079m
    Suite au mois de juillet et d'août chaud, plus la période de canicule de fin août, il n'y a plus de neige dans la pente. Uniquement des éboulis très instables. Donc pas question de passer par là.
 
3.Crête neigeuse vers 3320m
  Restait la solution d'emprunter l'itinéraire d'hiver malgré l'absence de neige sur le glacier et d'espérer pouvoir franchir la crête (dont la neige avait aussi disparu!!!) et passer de l'autre côté, sur le glacier suspendu.
 
4. Point vers 3000m où nous avons pris la décision (très difficile, et Ô combien, de renoncer)
    La glace était cassante comme un mille feuilles. Absence de regèle nocturne avec un isotherme au-dessus de 4.500m  depuis plusieurs semaines.
A chaque coup de piolet, nous détachions des plaques de ± 40cm de diamètre et de 2 à 3 cm d'épaisseur, à de nombreux endroits en couches superposées. Cela commençait à devenir très risqué.
Le détachement d'une plaque plus importante et nous partions à deux pour une très très longue descente. Surtout si cela arrivait dans la pente terminale, sous le sommet.
 
5. Absence de neige également sur l'arête sud-ouest, itinéraire de descente vers le bivouac Fiorio en Italie.  Mais cela nous ne le saurons que plus tard. Nous aurions été mal engagés dans l'aventure en nous acharnant à vouloir atteindre le sommet.
Encore une fois, la sagesse et l'expérience ont bien servis....
 
L'adage populaire dit "au Dolent ça passe toujours, en général" et bien maintenant, avec le réchauffement, il faudra conjuguer au passé!!!
 
Alain Genicq