vendredi 14 décembre 2012

A l'ombre, il gèle !






Le titre aurait pu être " A l'ombre de l'aiguille". Mais vu la taille de celle-ci cela me semblait présomptueux. Et puis, "A l'ombre, il gèle" est plus en rapport avec la saison!


En effet, lorsque j'ai quitté mon petit coin de forêt ce matin, le thermomètre affichait moins 9°.
Je me suis dit que cela était vraiment l'idéal pour une petite grimpe bien au sec et sans trop de monde sur le rocher.
Et de fait, après avoir fait appel en vain à l'équipe, je m'y retrouvais seul.


Dans la 2ième longueur, la 70 est déjà roulée sur le sac...
Reste encore un bon 30m jusqu'à la sortie
Vu la date, 13 décembre 2012, ils doivent déjà être dans un quelconque boyau souterrain, occupés à y installer leurs provisions de survie car dans 8 jours, ils ne seront plus là pour les bouffer!!!
Raison impérative de cette petite grimpe, aucazousque dans 8 jours, il n'y ait plus rien à grimper, sic!

Un peu trop "frais" malgré tout pour aller tâter du bout des doigts les voies dans le 6ième degré sur la dalle.

Et puis, c'est la première fois aussi que je mets des chaussettes. Encore jamais fait ça de ma vie lorsque je grimpe en chaussons. Seul avantage à mes yeux: l'intérieur se détériore moins vite et ils restent , de facto, plus longtemps réparables. Alors ce sera de l'entraînement montagne: enchaînement de longueurs en 5 avec le sac chargé de matériel sur le dos.

Hélas, vers 16 hr il a bien fallu en rester là car le soleil commençait à se coucher et la luminosité diminuer fortement.

Pas trop envie de faire des rappels fractionnés pour récupérer les 2 cordes nécessaires à l'équipement. Une 70 mètres est trop courte de 10m pour arriver au sol. Seule solution, récupérer le tout en faisant une dernière voie.

Alain Genicq


dimanche 18 novembre 2012

Du pur jus !



17 Nov 2012 début de matinée et le massif est déjà bien envahi. J'y reviendrai ci-dessous...
Ciel couvert et température franchement pas élevée.

Il y a bien longtemps que Mathieu et moi n'avions plus eu le plaisir de grimper ensemble. Retraite oblige. C'est donc bien motivés que nous sommes montés au deuxième niveau pour cette petite journée.



C'est un vrai plaisir de retrouver mon "premier de cordée" préféré. Cela augure de belles voies, car là où je ne passe plus (pour l'instant!), lui il sait encore...












Nous grimpons donc en tête à tour de rôle, chacun comme "il le sent"...

Et de constater, pour moi, que le mauvais souvenir et les appréhension, dues au superbe dévissage en montagne, sont maintenant bien loin. La page est définitivement tournée, ouf !









C'est aussi la saison rêvée pour renouer avec le traditionnel pain saucisse. Plus nécessaire de faire des feux trop voyants maintenant qu'il existe des bbq portables.












Après un repas aussi délicieux, c'est la super forme. Nous attaquons (Mathieu) l'après midi dans du lourd. Nous nous faufilons dans les voies verticales et déversantes en 6 du début du massif. Jugez du peu!
















Cela commence à devenir très sérieux...















Soudainement, il ne fait plus aussi froid. Étrange...!













Je suivrai, avec un grand plaisir dans cette superbe voie. Me réjouis d'y retourner et de m'y frotter lors de mes grimpes en solo. Promis, je me la fais, celle-là.










La dalle impériale n'était pas accessible pour cause de nettoyage. Pas loin d'une trentaine de membres du KBF étaient à l'oeuvre. Peignage, débroussaillage etc et de manière très efficace.

Interpellant, car ayant en mémoire l'interdiction d'enlever le moindre brin d'herbe à Dave (qui ne se trouve que quelques km plus bas dans la vallée) Je me suis donc adressé à un responsable pour connaître cette étrange histoire. "C'est tout à fait normal" m'a-t-il répondu. Et de me citer l'exemple de Dave. "Malgré que nous soyons dans la même province, la réglementation identique du DNF, et bien non ,les directives sont différentes...! "  J'avais oublié que j'étais en Belgique.... sic transit!

Ceci étant, nous renouvellerons le plus vite possible. Il est plus que temps que je m'y remette sérieusement. J'avais bien l'intention de repartir, aujourd'hui, en tête dans du 6, mais pas dans du vertical à déversé, la dalle impériale m'aurait bien convenu pour recommencer .
Suis pas encore (trop) fou. Quoi que....???

Jolie journée avec le fiston, rien que du bonheur.


Alain Genicq

vendredi 16 novembre 2012

Transition...



Pssst... faut pas, interdit, c'est un monument historique!
(Vieux remparts de la ville alsacienne de Kientzheim)
 Les récits de randonnées ne sont jamais publiés sur ce blog. Une fois n'est pas coutume, je déroge.
Période de transition oblige, la montagne n'est plus en état pour les longues courses de la bonne saison et, malheureusement, pas encore en "ordre de marche" pour les hivernales.

Et puis, aussi, un peu ras le bol du temps maussade, des chemins forestiers véritablement défoncés par le débardage réalisé avec des machines dignes de la forêt amazonienne, des journées de chasse et de leurs interdits corollaires. Bref, plein les bottes. Alors décision rapide comme toujours, départ demain matin (lundi 12 novembre) direction les Vosges et l'Alsace pour 4 journées au soleil




Le sentier des roches, dont on voit sur la photo  ci-contre une partie du tracé à flanc de rocher, offre un spectacle superbe en cette fin d'automne.


Rando rapide sur un parcours bien connu (12km en 02hr30).





De nombreux  passages tels que celui-ci
 
 

Une rencontre sympa avec ce chamois,          mais est-il vosgiens ou alsacien?

Après consultation de la carte, il se trouve dans la réserve naturelle du Frankenthal, département du Haut-Rhin, et donc versant alsacien du Hohneck











La balustrade de cette passerelle est déjà baissée en prévision de l'hiver.

Connaissant le coin comme le fond de ma poche, je peux vous assurez qu'en février elle est souvent sous 1,5m de neige. D'ailleurs, le sentier est fermé et formellement déconseillé en période hivernale, personne ne passe par là, sauf...

Ps: si cela vous tentes, outre les raquettes (plus qu'obligatoire) je vous conseille fortement les crampons, le piolet et un ficellou. Car en fonction des hivers, en certains endroits, le sentier disparaît complètement sous deux ou trois cascades qu'il faut passer....en traversée assez "gazeuse". Gare à la marche, oups!



Sorti du parcours "sportif", il faut rejoindre le Frankenthal par des sentiers au détours desquels coulent paisiblement de jolies petites cascades







Arrivée dans l'ancien cirque glacière du Frankenthal. Il ne reste plus qu'à remonter la pente raide, passer sur les névés bien gelés et déboucher au col de Falimont. Retour ensuite vers le col de la Schlucht en passant par "les trois fours"













Sous cette superbe couche de nuages, il y a la grande plaine d'Alsace...

A l'horizon, le Jura et le début des Alpes.












 
Alain Genicq

mardi 2 octobre 2012

Reprise d'activités



 
 
 
Lundi 02 octobre 2012. Il fait un temps superbe. Cela fait un bon moment (au moins 2 mois) que je n'ai plus tâter du rocher. C'est donc le moment d'aller faire un tour à Yvoir sur le site du Paradou.
D'autant plus que la "saison" est finie et que nous allons pouvoir (enfin) grimper tranquille, hors des beuglements et vociférations en tous genres.
Encore mieux quand il fera -5° avec un beau ciel bleu. Vivement en Janvier... et Février pour les hivernales en haute montagne.
 
L'ami Marc devait m'y rejoindre, mais sa capricieuse voiture à refuser, obstinément, de quitter son garage. Ce fut en solo que j'évoluais sur la dalle supérieure. Bien gentiment, rien que 6 voies en 5 pour se remettre en jambe.
 
Fait navrant; il est bien triste de constater que dans ces voies, la magnésie (fléau des falaises) à vu le jour.
Alors avis à ceux qui... Si vous avez besoins de magnésie dans ce type de voies c'est que vous vous êtes trompés d'activité et devriez faire autre chose, ou alors, vous êtes un gymnaste inconditionnel des salles d'escalade et vous ne devez surtout jamais les quitter et vous aventurer en dehors. Laissez cela pour ceux qui ont encore du respect pour le rocher. On y grimpe depuis des décennies et sans magnésie.
 
"C'était mon petit paragraphe coup de gueule."

 


Ah ?  C'est nouveau ça, on ne savait pas....!


 

 
 
 


Du coup, j'ai mis mon plus beau casque en cuir (non bouilli!)
 
 
 

Un joli ressaut légèrement déversant...
 
Qui se négociera facilement
 
 
Depuis un relais, vue sur la Meuse en "chômage" et les travaux réalisés




 
 

Un vieux piton "maison" (une cornière)
 
 

Agrandir pour voir un peu plus...
 Ce vieux piton est le premier d'une ancienne voie qui n' a pas été ré équipée. Pour les amateurs d'engagement, c'est idéal. Il se trouve à ± 14m du sol après le passage clef de la voie qui est un 5. Démarer à gauche du bouquet de souche et puis tout droit jusqu'à la cornière. Ensuite, et comme on dit dans mon Valais, "c'est vous qui voyez..."

Au total elle fait un développement de ± 40m. Petite, mais très jolie, j' y ai pris beaucoup de plaisir.











Alain Genicq

Mont Dolent


But au Dolent...

Mont Dolent - 3820m
 
 
Le premier objectif de cette dernière semaine du mois d'août 2012 est le mont Dolent par l'arête Gallet pour Mathieu et Alain.
Une belle course, pas vraiment difficile avec une cotation d'ensemble AD. Juste ce qu'il faut pour se mettre en jambes pour la suite. Mais malheureusement la météo en a décidé autrement. La période de canicule qui a précédé notre arrivée à tout fichu par terre.

 


Agrandissez la photo pour voir les détails
 

 Pour monter au bivouac du dolent (2667m) il faut contourner la Maye par les pentes raides de Sur la Lys.
Ce qui fait un dénivelé positif de 1200m pour une distance de 2km depuis le parking de La Fouly.


Le début de la montée -avec les instructions du C.A.S.

 


Et c'est parti pour 3hr30 de montée. Comme d'habitude, nous sommes chargés comme des mules avec pas loin de 16 kg par sac.






Sommet du passage des échelles

 
 
 





Arrivé au sommet des échelles la pente se redresse...un peu et gardera cette inclinaison minimum pour les derniers 1000m de dénivelé.







Dans la pente sous la Maye



 

Regard sur le village de La Fouly - Au bout du trait gris, le parking
 
Moment de grande solitude toujours autant apprécié
 
Avec un regard sur le Val Ferret.....
 
Et le Grand Combin




C'est pas tout d'admirer le paysage, mais il faut encore monter car on est loin d'être arrivé. Il y a seulement 1hr15 que nous montons....

 

Après quelques temps, nous découvrons enfin le pied du glacier sous les nuages
 
L'ancien (et pas l'Ankou!)



Commence aussi à faire plus froid- Derrière dans le nuage, le sommet!
 
Ah! Le bivouac - Est-il occupé?
 

Petit souvenir devant la porte de l'hôtel. Altitude: sur topo et cartes -2667m.
 



 Nous seront les seuls occupants du lieu. Tout ça rien que pour nous. Le plaisir est encore plus grand que si cela avait été une suite dans un 5 étoiles aux Caraïbes.

Vue sur l'intérieur de l'hôtel
 
Vue depuis l'intérieur
 
Tout confort...
 
Le pied du glacier....
 
.... où il faut aller chercher l'eau!

Avant de préparer le souper, une petite reconnaissance sur le glacier s'impose. Avec la canicule de ces derniers jours, il est complètement ouvert, plus de neige et les crevasses sont béantes. Mieux vaut un petit repérage de jour.

Dans le cercle rouge, le bivouac
 
Cette nuit, nous grimperons par cette barre de glace.
Hé, Mathieu, tu as repéré? C'est entre la 6ième et la 7ième crevasses depuis la rimaye.
 
C'est en fait le seul endroit où "ça passe" les autres arrivent, soit sous la barre de séracs, soit sur une énorme crevasse de rupture de pente qui est  perpendiculaire au glacier.
 


Reste à re-préparer le matériel. Lever prévu à 02hr.
 
 
Coucher du soleil sur le Mont Vélan et brume sur le Val Ferret

 
 
Fait quand même pas très chaud. Il y a du givre sur le bonnet
(Et pas " le bonnet du givré", nuance!)
 
 
Si on aime la montagne, c'est parce que l'on aime les belles choses. Et si l'on aime les belles, on aime les bonnes aussi. Nous étions bien chargés? Oui, il y avait de quoi faire un BBQ et se "taper" 900gr de Caprice des Dieux" passé au BBQ. Ajouter à cela un bon pain complet suisse et 2 saucissons bien secs. Faut des forces pour le lendemain...hahahaha!!!!
 

 

"Caprice" aux chandelles entre père et fils



 03hr nous sommes à pied d'oeuvre sur le glacier.
Nous allons escalader le premier ressaut.

 
 
 

Ici, il vaut mieux mettre une broche, car une glissade nous enverrait directement dans les crevasses que nous avons contournées après le deuxième ressaut.

 

Dans le 3ième ressaut
 
 

Le jour se lève déjà...
 
... et très rapidement
 
Séracs
 
Retour...
 
En attendant l'année prochaine...
Les causes
Agrandissez la photo pour voir les détails
 
1. le bivouac.
 
2. Pente raide de neige sous le point 3079m
    Suite au mois de juillet et d'août chaud, plus la période de canicule de fin août, il n'y a plus de neige dans la pente. Uniquement des éboulis très instables. Donc pas question de passer par là.
 
3.Crête neigeuse vers 3320m
  Restait la solution d'emprunter l'itinéraire d'hiver malgré l'absence de neige sur le glacier et d'espérer pouvoir franchir la crête (dont la neige avait aussi disparu!!!) et passer de l'autre côté, sur le glacier suspendu.
 
4. Point vers 3000m où nous avons pris la décision (très difficile, et Ô combien, de renoncer)
    La glace était cassante comme un mille feuilles. Absence de regèle nocturne avec un isotherme au-dessus de 4.500m  depuis plusieurs semaines.
A chaque coup de piolet, nous détachions des plaques de ± 40cm de diamètre et de 2 à 3 cm d'épaisseur, à de nombreux endroits en couches superposées. Cela commençait à devenir très risqué.
Le détachement d'une plaque plus importante et nous partions à deux pour une très très longue descente. Surtout si cela arrivait dans la pente terminale, sous le sommet.
 
5. Absence de neige également sur l'arête sud-ouest, itinéraire de descente vers le bivouac Fiorio en Italie.  Mais cela nous ne le saurons que plus tard. Nous aurions été mal engagés dans l'aventure en nous acharnant à vouloir atteindre le sommet.
Encore une fois, la sagesse et l'expérience ont bien servis....
 
L'adage populaire dit "au Dolent ça passe toujours, en général" et bien maintenant, avec le réchauffement, il faudra conjuguer au passé!!!
 
Alain Genicq